Aux confluents des appétits parisiens et de la tradition perchoise se niche Dame-Marie. Vue du ciel, une bourgade, une étincelle, un petit monde bâti sur des vestiges romans et serti de terres agricoles, à l'horizon de la cordillère armoricaine.
C’est ici et là, juste là que les rêves organiques du fleuriste Eric Chauvin ont trouvé substance.
Cette ancienne ferme, juchée sur 10 hectares de verdoyance, loin de la ferveur des grandes villes, est son bastion de résurrection et d’épanouissement.
La serre de 1000m2 est un prisme réfractant la lumière des heures et l’éclat des cultures, défragmentant les odeurs des roses, hortensias, dahlias, tulipes, que le fleuriste-horticuleur cultive avec raison et passion au fil des saisons et des engagements.
Dans le Parc, des sculptures animales merveilleuses côtoient en liberté Jin et Java les lamas, et Jeorges l’alpaga. Plus loin les canards s’ébrouent, et un peu partout se languissent 18 chats.
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Dans l’horizon une girafe grandeur nature, de métal et de bois se profile, sortie de terre et de l’imaginaire de Basile Karpinski pendant les heures fertiles du confinement.
Alors passer le portail du Domaine de la Crochetière, c’est un peu comme être invité à s’immiscer dans la tête de l’artiste, et croiser Cocteau dessiner la poésie, Fassianos conter la mythologie moderne, François-Xavier Lalanne, l’alchimiste, transformer le vivant en bronze, et Charlotte Perriand affairée à prophétiser ce à quoi, dans 20 ans, ressemblera le monde.
Entre mythes populaires ou culture confidentielle, un terreau de références pour les imaginaires fertiles.
On comprend mieux, ici, comment, en flirtant avec l’esthétique de l’enfance, de l’univers, de l’ésotérisme, des traditions et des sentiments, Eric Chauvin est parvenu, à travers ses scénographies, à donner vie aux fantasmes de l’inconscient collectif.
De là haut, tout là haut, la girafe semble veiller au grain, enfin tout du moins aux cultures précieuses d’Eric.
Dans cette alcôve végétale, l’homme et la nature dialoguent, souvent. Le fleuriste lui confie ses rêves et la nature les exauce, parfois. Des petits cabinets de curiosités surgissent ici et là, des herbiers, objets intimes invitent à l’exploration, des volumes dérobés, de la facétie tous horizons. Une conversation entre le beau et les adhésions personnelles façonnent l’espace.
Et ainsi la légende de raconter, qu’à la verticale du défilé végétal Dior Couture de 2017, on aurait aperçu dans le ciel le Château de Miyazaki, célébrant cette harmonie retrouvée entre l’homme et la nature, née des mains d’Eric Chauvin.
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