Accueil » Eric Chauvin » L’histoire
« La Nature est une indéfectible amie. »
« Je suis né à 12 ans.
Avant j’ai peu de souvenirs…
A part peut-être ceux d’un gamin effacé presque immatériel, au corps désynchronisé.
Puis j’ai dû devenir l’ouvrier de la ferme de mes parents, en charge des animaux et des terres…
Contre toute attente, ce fut le début d’une forme d’apaisement.
Comme si j’avais enfin trouvé ma place. »
A l’âge où les enfants montent des maquettes, Eric construit une serre, puis un potager, un petit monde bienveillant, dans cette ferme du Maine et Loire.
Il découvre peu à peu le formidable pouvoir des plantes, leur force, et leur résilience…
Il grandit dès lors dans cet écosystème où chacun se nourrit de l’autre.
Ses années sont des saisons.
« A l’école j’ai appris à composer, pas à transiger. »
A 21 ans le jeune-homme intègre l’école d’art floral La Piverdière à Angers. Durant 9 mois, Eric s’épanouit. Il sonde les complexités du monde végétal, structure le savoir de l’enfance pastorale, apprend la science et les valeurs des métiers de fleuriste et d’horticulteur.
En parallèle à l’acquisition de connaissances théoriques et pratiques, il cisèle son univers, défriche la simplexité des volumes et la beauté de la dissonance.
De cette période, Eric dit aujourd’hui que ce fut l’une des plus belle de sa vie.
« Paris… »
Fraichement diplômé, Eric quitte pour la première fois la vallée de la Loire et rencontre Paris, sa ville-muse, la capitale capable de mettre ses ambitions déraisonnables sur orbite.
Cela tombe bien, les siennes sont extravagantes.
Il travaille pendant plusieurs années dans les boutiques de fleuristes de renom. Il apprend le quotidien, les réalités d’un monde concurrentiel, les méandres du sourcing de fournisseurs, les variations stratosphériques de l’éthique du secteur, la création raisonnée, le prêt-à-aimer.
Mais ce qu’il découvre surtout, c’est l’aventure humaine, l’intimité avec la clientèle, la singularité des rencontres à rebondissement, la profondeur des messages, et cet extraordinaire pouvoir, gage de talent, que seuls quelques fleuristes possèdent : celui de devenir l’interprète des sentiments.
« Pour moi, composer un bouquet ne relève ni du hasard, ni de la science, pas même du goût. Une composition c’est une sorte de croisement entre ce que le client me dit, ce qu’il ne dit pas, et mon intuition. Je crois qu’un bon fleuriste doit à la fois faire preuve d’empathie et de psychologie. Ensuite chaque tige, chaque fleur entre mes doigts trouve sa place naturellement. C’est instinctif. » …
« Les contes ne mentent pas. Les fées existent, et elles sont souvent les instruments du destin »
Derrière la vitrine, il se trame toujours quelque chose. Paris s’enamoure peu à peu de cet élégant discret qui écoute et comprend, de cet artiste loin des modes mais toujours au plus près des souhaits. Ses bouquets ne théâtralisent pas la nature, ils en sont le prolongement fidèle, une explosion florale à la beauté essentielle, et démesurée.
Le jeune fleuriste côtoie la nouvelle garde des arts et du design, et son art s’émancipe. Il fleurit les escaliers néoclassiques des hôtels particuliers, offre aux tables fastes un virage bucolique, dopent les évènements de pure magie.
Son style fédère jusqu’en Asie.
Là-bas Eric Chauvin devient déjà « Le Petit Prince des fleurs ».
« J’avais grandi dans l’austérité. J’aspirais désormais à l’extraordinaire »
En 2000, conseillé et épaulé par l’une de ses bonnes fées, Eric Chauvin ouvre sa première boutique « Un jour de Fleurs » dans le 7ème arrondissement.
Alors qu’une génération de fleuristes disserte sur la prouesse protocolaire, le jeune artisan, désormais seul aux commandes, élabore initie les courbes et perspectives d’un nouvel art floral.
Sa signature, sera cette floralité flamboyante et splendide, moderne et intemporelle, instinctive jamais algorithmique, empreinte de sincérité.
Le jeune prodige devient celui par qui le merveilleux et l’inattendu arrivent, le fleuriste aux mises en scène fantasmatiques et à l’audace fédératrice. L’entité « Un jour de Fleurs » s’efface peu à peu car on réclame désormais les créations d’Eric Chauvin lui-même.
« Le tact dans l’audace c’est de savoir
jusqu’où on peut aller trop loin ».
Jean Cocteau.
« Je crois qu’on récolte ce que l’on sait aimer »
En 2012, Dior demande à Eric Chauvin de devenir le chargé de production de son défilé haute-couture. Il s’agit de transformer les salons d’un hôtel particulier en monde télescopé de l’imaginaire de Lewis Caroll. Un million de fleurs fraiches -orchidées, roses, pivoines, oeillets – sont piquées à la main sur les façades des 5 salons où se déroulera le défilé.
Ceux qui furent présents ce jour là s’accordent encore aujourd’hui à dire qu’il y eut, pour le design floral, un avant, et un après.
On parle toutes latitudes d’un spectacle babylonien, d’une oeuvre florale, à la fois magistrale et pudique, de cette esthétique folle où l’’exubérance et la pudeur de l’artiste-fleuriste cohabitent.
Dans les médias, on le sacralise « Fleuriste de la Haute Couture ».
Le « Petit Prince des fleurs » devient « Le Maestro ».
« Je suis devenu le maitre d’oeuvre à l’imaginaire sans fin de projets aux possibilités sans limite. «
On reconnait désormais le style Eric Chauvin, sa silhouette séraphique et le tintement de ses lourds bracelets.
Etoile de la femme, Etoile de l’homme, ses bonnes étoiles, de grande influence, veillent sur lui. Elles se nomment entre autres…
Andrée, Anne, Anne-Catherine, Bethy, Christophe, Constance, Danièle, Diane, Fabienne, Françoise, Gilles, Guendalina, Isabelle, Jean-Louis, Josette, Leïla, Marysa, Maryvonne, Michel, Olivier, Patricia, Pierre, Véronique…
Eric Chauvin ouvre une seconde boutique à Neuilly, sème, récolte.
Ensuite il y aura Dior en 2013, et cette colline bleuie de 400 000 delphiniums dans la Cour Carrée du Louvre, le défilé Toxic Garden au nuancier acide de 2014, la tonnelle de glycine abritant les amours d’Andrea Casiraghi et Tatiana Santo Domingo, l’Eden Roc à l’heure moscovite, Versailles à Istanbul, les 350 ans de l’Opéra Garnier devenu pour une nuit une féérie gansée de bouleaux, d’agapanthes, de lierre sombre et de fougères…
Il y aura aussi les moments fleuris de la vie, les fleurs des naissances, des deuils, les rendez-vous de Noël et ceux du premier mai, les bouquets des dîners intimes, et des cocktails… Eric Chauvin devient le partenaire floral du quotidien.
« L’heure est à l’engagement »
Du Palais Pitti à Florence au Musée National du Qatar à Doha, de Chennai en Inde à l’Arsenal de Venise, du Château de Versailles à l’Eden Roc, les scénographies d’Eric Chauvin fleurissent les scènes et alcôves des latitudes les plus courtisées du monde.
En parallèle Eric se construit, loin des projecteurs, un havre de paix dans le Perche. Une maison sertie de verdure et baignée de lumière qui lui ressemble.
Dans la serre il décide de cultiver avec raison, au rythme des saisons, et sans produits biocides, les fleurs qu’il aime, afin de pouvoir les présenter dans ses boutiques.
« Je suis revenu aux sources de ma vocation, le métier d’horticulteur. Damas, Piaget, Tango, j’ai planté des roses parfumées dans mon jardin et je les cultive désormais avec respect, sans pesticides, jamais. Si je veux continuer à faire des bouquets de saison, je dois initier mes propres cultures. Cultiver mes propres fleurs me passionne: semer, planter, arroser, voir grandir ».
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